Restauration d’une sculpture en bois polychrome (Ecole espagnole, XVIIe siècle)
Ce majestueux Saint Augustin en bois polychrome est arrivé avec un empoussièrement important ainsi qu’un sérieux encrassage accompagné de dépôts organiques. Le support présentait des fissures et fentes qui ont entraîné un désassemblage de ce dernier. La couche de préparation de la statue présentait, elle aussi, un réseau de craquelures naturelles, des craquelures d’âges, des soulèvements et écaillages profonds jusqu’au support. Pour finir, la feuille d’or qui recouvrait la statue était marquée par une usure significative.
Saint-Jacques le Majeur, Bois polychrome et doré, Ecole Espagnole, XVIIe siècle
L’école espagnole et la tradition de la sculpture sur bois
La reconnaissance de l’école espagnole est assez tardive. En France, il faut attendre le XIXe siècle et la présentation de plus de 400 œuvres au Musée du Louvre, pour que cette école soit enfin mise en lumière, avec d’illustres représentants tels que Velázquez, Goya, ou encore El Greco.
Si l’Italie ou la France ont privilégié le marbre pour la sculpture, l’Espagne baroque du XVIIe siècle a particulièrement développé la tradition de la sculpture sur bois polychrome, qui impliquait à la fois l’intervention d’un sculpteur, puis d’un peintre et d’un doreur.
Pour exemple, le « dieu du bois » Juan Martínez Montañés a souvent collaboré avec le célèbre peintre Francisco Pacheco, connu pour avoir été le maître et le beau-père de Diego Velázquez.
Une des techniques les plus populaires de la sculpture sur bois est « l’estofada », qui correspond à la décoration polychrome et à la feuille d’or, bruni et gravé à la pointe.
Au XVIIe siècle, les thèmes religieux sont naturellement au centre de ces représentations, basées sur un puissant naturalisme et vouées à des fonctions dévotionnelles.